Sarcelles remporte la Coupe de France senior par équipe féminine et masculine. De g. à d., debout : Franck Chantalou, Kenji Grillon, Mehdi Lakehal, Mickael Chantalou, Ruth Soufflet, Lamya Matoub et Issam El Ghoul. Assis : Maéva Samy, Marvin Garin, Toumko Sylla, Clément Reboulleau, Matthieu Cossou, Moreno Sheppard et Daniel de Barros. Photo : AASS.

Meilleur club des épreuves individuelles avec 5 médailles et 9 classés, l’Association Amicale et Sportive de Sarcelles (AASS) a confirmé sa suprématie sur la Coupe de France seniors en s’offrant un doublé par équipe. Sa formation féminine a décroché sa sixième victoire depuis 2006. «Nous avons hérité d’un tableau plus clément qu’à l’accoutumée», reconnaît Lamya Matoub, pilier de l’équipe et lauréate la veille en -68kg. Après des succès aisés face à l’Alsace et la Bretagne (3-0), les choses sérieuses ont débuté pour les Sarcelloises en demi-finales contre la Full Karaté Academy de Marseille. Lors du premier match, Ruth Soufflet était tenue en échec par la championne d’Europe cadette, Léa Avazeri (1-1). Le duel entre Lamya Matoub et Sophia Bouderbane (victorieuse en -50kg) représentait déjà un tournant.

Matoub invaincue

«Elle a voulu me faire sortir, mais je ne suis pas entrée dans son jeu. Je l’ai endormie durant le combat, avant de la piquer à la fin sur un gyaku en trois temps», raconte Lamya Matoub. Maéva Samy parachevait le succès de son équipe en contrant Marylou Bousquet, obligée d’attaquer pour rattraper le retard des Provençales (2-0). «En finale, nous avons retrouvé les filles du TB Orléans, qui nous avaient battues en finale en 2012. Nos adversaires avaient éliminé en quart de finale Samourai 2000 du Mans, l’équipe de Leila Heurtault (vice-championne du monde en -61kg), puis en demi-finale le CSM Puteaux, qui réunissait Sonia Fromager (finaliste en -68kg) et Faten Aïssa (finaliste en +68kg). Elles étaient donc en confiance», précise Maéva Samy.

Daniel de Barros, le coach des Sarcelloises, a alors joué le coup en fin stratège. «Contrairement aux tours précédents, il m’a placé au premier combat pour que j’accroche le match nul face à Anne-Laure Florentin, lauréate en +68kg. Ruth devait ensuite battre Laurie Thiébaut, qui venait d’accrocher à la surprise générale Leila Heurtault (8-8) et de battre Sonia Fromager (4-1). Puis, Maéva, avec quelques points d’avance, devait résister à Emily Thouy, la vice-championne du monde des -55kg, qui l’avait battu la veille en individuel. Cette stratégie a été payante», résume Lamya Matoub.

Battue la veille en finale des -55kg, Maéva Samy (AASS, à droite) a pris sa revanche en battant Emily Thouy lors du combat décisif pour le gain de la Coupe de France senior par équipe féminine. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

Les revanches de Samy et de Garin

L’ancienne championne du monde est même tout près de briser l’invincibilité d’Anne-Laure Florentin sur le week-end sur un mawashi qui frôle le menton de sa rivale. Finalement, le premier match s’achève sur un 0-0, plutôt favorable aux Sarcelloises. Ruth Soufflet bat ensuite Thiébaut et offre deux points d’avance à sa coéquipière Maéva Samy, qui doit se contenter de contrer Thouy. Mais l’affaire n’est pas simple. Le stress envahit dès les premières secondes le clan valdoisien. «Deux points en karaté, ce n’est rien. Il suffit d’une ‘‘jambe’’ et le combat bascule… Dès le début, je me fais surprendre par un coup de poing au corps. Heureusement, mon adversaire doit encore attaquer et je la cueille sur un mawashi. À partir de là, en menant 3-1, le combat change de physionomie. Elle se jette et j’en profite pour creuser l’écart et l’emporter 6-2», raconte Maéva Samy.

L’épreuve masculine a aussi tourné à l’avantage à l’AASS. Battus l’an dernier après six ans d’invincibilité, les Sarcellois ont pris leur revanche en éliminant en cinq matchs l’ambitieuse équipe d’Alès emmenée par Nadir Benaïssa et Azzedine Rghioui puis en battant en finale les Lorrains de Mont Saint-Martin (3-2). «Cette finale a été très spectaculaire. Et avec le recul, tout s’est joué au premier match», analyse Marvin Garin, finaliste la veille en -67kg. À bout de force après trente dernières secondes interminables, Moreno Sheppard est parvenu à battre Jessy Da Costa (4-3). Même si le jeune junior Clément Reboulleau, lancé dans la cour des grands, s’est ensuite incliné contre Steven Da Costa (1-9), Kenji Grillon a rétabli tout de suite la situation en s’imposant 10-0. Puis Mathieu Cossou est dominé par Logan Da Costa, le vainqueur des -75kg (3-8). Dès lors, Marvin Garin, le héros malheureux des -67kg, victime d’un arbitrage contesté lors de sa finale, prend la plus belle des revanches. Sa victoire 8-0 au bout d’une minute lors du match décisif assure le succès de son équipe. Le point final rêvé d’un week-end grandiose. Julien BIGORNE   

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