Ekiden de Pontault-Combault (2/6) : sueurs froides

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L’équipe du SBA. De g. à dr. : Anne-Claire Luder, Roxane Doinet, Cindy Marceau, Perrine Bazin Philippe, Célia Lerideau, Aurélie Marchal, Carole Papazian, Thierry Bigorne. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Mercredi 18 avril, en matinée, les licences FFA sont prises pour chacune des nouvelles venues. Je remplis le bulletin d’inscription, scanne tous les documents. À 13h35, le mail à l’organisateur est prêt à partir. Dans une autre fenêtre, j’aperçois l’arrivée d’un mail. C’est Roxane. Je lis son message. C’est le knock-down, l’infarctus, la douche froide. Elle ne courra pas. C’est fichu ! Car personne pour la remplacer et bien sûr impossible de faire courir deux relais à une même athlète sous peine de disqualification. Je comprends que pour ses 25 ans (la date est le 19 février), ses proches lui ont préparé une surprise pour le dimanche. Je saisis aussi à ce moment-là que j’ai pris son ‘‘oui’’ pour un ferme au lieu d’un peut-être. Par texto, je lui explique toute la situation avec ses tenants et ses aboutissants. J’attends fébrilement sa réponse dans la soirée. Mais je n’y crois plus.

Résignation

Je réfléchis tout de même à une organisation possible. Si je viens la chercher à son domicile à 6h ; nous pouvons être au point de ralliement chez moi à 6h25. Roxane peut ensuite disputer le premier relais sur 5 km (au lieu du 4e sur 10 km), débutant à 9h. Avec ses qualités de vitesse, elle peut parcourir la distance en 21 minutes. Après récupération de ses affaires et si je demande à mon père de la ramener en voiture, son retour à domicile peut intervenir à 10h15. C’est une solution, un moindre mal. Mais je n’y crois plus vraiment. L’après-midi est dure à vivre. Je me plonge dans le travail pour ne plus penser à tout ça, avant d’effectuer un 10 km en courant sous le cagnard. Peu à peu, je prends la situation avec philosophie. En 40 équipes constituées en intégralité ou en partie depuis 2004, je n’ai jamais connu de forfait. Et pourtant, des situations désespérées, il y en a eu. Or, un jour ou l’autre, la chance finit toujours par tourner et le miracle ne pas avoir lieu. André, qui a connu ce genre de situation en composant de nombreuses équipes du SBA dans les années 2000, peut lui aussi en attester.

L’équipe enfin complète

Je suis presque résigné lorsque Roxane m’appelle en début de soirée. Nous faisons le point. Je sens bien qu’elle ne veut pas planter le projet et les autres filles. Elle finit par accepter la solution pensée avec retour à domicile à 10h15. Contre vents et marées, par-delà les coups du sort, le SBA aura bien son équipe féminine à Pontault-Combault.

Dans la soirée, je modifie la composition de l’équipe et l’envoie à l’organisateur. Ce sera finalement Roxane en premier (sur 5 km), Cindy en seconde (sur 10 km), Perrine en troisième (sur 5 km), Célia en quatrième (sur 10 km), Aurélie en cinquième (sur 5 km) et Carole dans le final (sur 7,2 km). La nuit, douce, peut tomber. Julien BIGORNE