Lucie Perrot, médaillée de bronze en -70kg aux  »France 1ère division ». Photo : Julien BIGORNE

Guère épargnée par les blessures depuis son titre de vice-championne du monde junior en 2009, Lucie Perrot peut enfin s’exprimer à son vrai niveau depuis quelques mois. Le 10 novembre dernier à Marseille, la représentante du Judo Club Escales Argenteuil (JCEA), 3e en -70kg, a été la seule valdoisienne médaillée aux Championnats de France première division. Grâce à cette performance, la protégée d’Ahcène Goudjil a été sélectionnée pour le prestigieux Tournoi de Paris (en février prochain) et pour les Championnats d’Europe des -23 ans, du 16 novembre à Samokov, en Bulgarie.

Sportspassion 95 : Que représente pour toi ce podium aux Championnats 1ère division ?

– Lucie Perrot : C’est la médaille de la persévérance. J’ai été opérée trois fois des épaules entre janvier 2010 et novembre 2011, avec de longues phases de rééducation à Menucourt et à l’Insep. Après ces opérations, ça n’a pas été facile de revenir à mon meilleur niveau. Reprendre les entraînements, les stages et les compétitions à une forte intensité n’avait rien d’évident. Je me faisais plein d’autres petites blessures qui retardaient un peu plus ma reprise. Sans le soutien de ma famille, de mes amis et de mes entraîneurs, je n’aurai pas pu non plus rester au plus haut niveau.

Ton coach, Ahcène Goudjil, dit avoir retrouvé «la Lucie de 2009». Partages-tu cet avis ?

– Oui. Malgré les blessures, j’ai réussi à conserver ma palette technique assez garnie et ma ‘‘caisse’’ (un excellent cardio) initiale. Mais je pense aussi avoir progressé en quatre ans. J’ai davantage confiance en moi, je gère mieux le stress avant les combats et j’attaque davantage.

Qu’est-ce qui, selon toi, t’a manqué pour battre Valériane Fichot (Champigny 94) en quart de finale des ‘‘France 1ère division’’ ?

– Pas grand-chose. Je l’avais déjà rencontré l’an passé et j’avais perdu de la même façon. Je mène le combat et je me prends une clé de bras. Sur une action, j’ai manqué de lucidité en voulant enchaîner au sol.

C’est quasiment ta seule erreur de la compétition…

C’est vrai. Je bats Marianne Deboutière sur uchi-mata puis Sabrina Recasens sur un maki-komi. Et en repêchages, je marque yuko sur ko-ochi-gari contre Augustina Ejiofor, au cours d’un rondori tactique, avant de vaincre Mélissa Heleine et Lucile Perrotte par ippon. Je retiens surtout ma rage de vaincre et de m’offrir cette médaille, qui constitue la récompense de mes dix entraînements hebdomadaires à Argenteuil et à l’Insep.

Quel sera ton objectif aux Championnats d’Europe des -23 ans, dans deux jours ?

– Je veux gagner. Cette fois, je suis enfin lancée et je n’ai pas envie de m’arrêter en si bon chemin. Propos recueillis par Julien BIGORNE

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