Après plusieurs blessures aux ischios, Harold Correa (EFCVO) a succédé à Yoann Rapinier au palmarès des Championnats de France élites de triple saut. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

Harold Correa a créé l’une des plus grosses surprises des Championnats de France élites. Cet après-midi, au stadium Lille Métropole de Villeneuve-d’Ascq, l’athlète de l’Entente Franconville Césame Val-d’Oise (EFCVO) a décroché le titre national au triple saut avec un dernier essai à 16m78. Certes, le protégé de Jean-Hervé Stievenart avait déjà été champion de France élites à Angers en 2012 et en salle à Aubière en 2013. Et personne ne doute de son énorme potentiel depuis sa cinquième place aux Championnats d’Europe de Göteborg en 2013. Mais sa saison avait jusqu’ici été un tel supplice que personne n’aurait imaginé une telle résurrection. «Cette année, j’ai été blessé de partout (sic) ! Aux ischios et au ménisque plus particulièrement. J’avais été durement touché au premier tour des Interclubs et je n’avais pu faire qu’un saut et demi il y a une semaine à Sotteville. Ce n’était guère encourageant», explique le triple sauteur, repêché grâce à plusieurs forfaits et arrivé avec la dernière performance des engagés (15m67).

De nouveau champion de France élite

«Néanmoins, mon coach m’a toujours fait confiance et ma kiné Anne-Sophie Muller a fait un superbe travail pour me remettre d’aplomb. J’ai fait abstraction de la douleur pour réussir un bon premier essai. Je savais que tout pouvait se jouer d’entrée. J’avais raison. Malgré les conditions difficiles, j’ai réussi d’emblée 16m73. Et personne ne m’a rejoint. C’est la première fois en deux ans que je fais six sauts dans un concours, ce qui représente aussi un gros motif de satisfaction», raconte l’athlète de l’EFCVO, qui a franchi à trois reprises les 16m70, tandis que son coéquipier et tenant du titre, Yoann Rapinier, calait au pied du podium avec 15m92 et que Benjamin Compaoré (champion d’Europe en titre) échouait à une piteuse huitième place avec 15m37.

Dans sa discipline très dense, Harold Correa fait figure de héros discret, dans le sillage de fortes personnalités comme Tamgho, Compaoré, Rapinier ou Saku Bafuanga. Son parcours est plutôt atypique puisqu’il a découvert l’athlétisme sur le tard, à 16 ans, après dix saisons de football. «J’ai eu la chance de rencontrer un super prof d’EPS au lycée d’Épinay-sur-Seine (Ndlr : Salem Saïchi, multiple champion de France vétérans à la hauteur sous les couleurs de l’Us Argenteuil). Il a su déceler très vite mes capacités pour les sauts. Et dès ma première année, en juniors 2, j’avais terminé troisième des Championnats de France jeunes», rappelle Harold Correa, qui visera jusqu’au 29 juillet les minimas pour les Mondiaux de Pékin (16m90 en Iaaf et 17m05 pour la Ffa). Des performances réalisables si ses ischios tiennent le choc. Julien BIGORNE

Les résultats du triple saut

1. Harold Correa (EFCVO) 16m78 ; 2. Jonathan Drack (Ile Maurice / Ca Balma) 16m53 ; 3. Louis-Grégory Occin (Saint-Denis Emotion, vice-champion de France) 16m41 ; 4. Kevin Luron (Ca Montreuil, 3e Français) 16m25 ; 5. Cherif Dia (Mali / Paris Aa) 16m12 ; 6. Yoann Rapinier (EFCVO) 15m92 ; 7. Gaétan Saku Bafuanga (Stade Sottevillais 76) 15m79 ; 8. Benjamin Compaoré (Strasbourg) 15m37. – Les résultats complets

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