Handisport : Sache en Pôle position

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À seulement 12 ans, Solène Saché sera la première francilienne à intégrer le Pôle France handisport de natation. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Fin août, Solène Sache sera la première Francilienne à intégrer le Pôle France handisport de natation, où elle retrouvera Théo Curin (qualifié aux Jo de Rio). Pour être acceptée à 12 ans dans cette structure d’excellence ouverte depuis 2012 à Vichy, la sociétaire du Cergy-Pontoise Natation a repoussé ses limites. «Je suis passée à seulement une seconde du minima pour les France élites adultes sur 50m papillon, où j’aurai pu me mesurer à la recordwoman du monde Élodie Lorandy et à Anita Fatis (vice-championne d’Europe 2011)», résume l’Ussoise, qui connut son déclic en 2015 en décrochant 4 médailles aux Jeux de l’Avenir.

Résultats probants

«Depuis cette compétition nationale multisports réservée aux handis, Solène a progressé de 36 secondes sur 200m 4 nages, 12 secondes sur 50m nage libre et 8 secondes sur 50m papillon. Et elle a été la plus jeune sélectionnée aux Championnats de France des régions», rappelle Grégory, son papa. Dans la foulée, la protégée de Rénald Desmonts, Fabien Rakotonandrasana et Marc Douguet a disputé cinq finales aux France jeunes à Angoulême, terminant à la quatrième place sur 50m dos et sur 50m papillon. «Ce sont de bons résultats, car au niveau national, toutes les classes de handicap sont mélangées et la catégorie jeune s’étend jusqu’à 15 ans. J’ai pu rivaliser avec des filles qui ont trois ans de plus que moi et une absence de déficiences motrices», savoure la championne Ile-de-France de la classe S6 (handicap de deux membres).

Liberté et bien-être

Née avec une luxation congénitale d’une vertèbre, qui comprima sa moelle épinière et lui occasionna une paraplégie totale des membres inférieurs, Solène se déplace en fauteuil roulant depuis qu’elle a 18 mois. Mais dans l’eau, elle oublie son handicap et se sent libre. Elle parvient à compenser ses impossibilités (plongeon et coulées) par une excellente technique et un bon travail du haut du corps. «Grâce à la natation, mon dos a pu rester droit et je ne suis plus obligée de porter un corset. Ça m’a aussi évité des opérations de la hanche et du bassin. Et mes capacités dans ce sport ont facilité mon intégration lorsque je suis entrée en 6e au collège de Vigny», raconte la jeune fille, qui s’apprête à s’entraîner deux fois plus au Pôle France. Quand on aime, on ne compte pas. Julien BIGORNE