Marathon de Berlin : Humbert franchit le mur

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Barbara Humbert a terminé, à Berlin, le 50e marathon de sa carrière. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Ce jour-là, un soleil d’été indien illumine la Porte de Brandebourg. En haut du monument, jadis symbole de division, la Déesse de la Victoire, sur le fameux quadrige de Schadow, semble encourager du regard les marées de coureurs qui défilent sur la rue du 17 juin. L’arrivée du marathon de Berlin est là, toute proche, à 300m. Barbara Humbert savoure déjà et arbore un large sourire en passant sous les colonnes du Tor, rappelant vaguement les Propylées d’Athènes. L’Eaubonnaise étire un ruban aux couleurs françaises et allemandes, qui surmonte son joli maillot rose. Radieuse. À 76 ans, la Valdoisienne termine son cinquantième marathon. Elle est la 15e française à atteindre ce ‘‘mur’’ symbolique. Un exploit qui impressionne la Gratiennoise Samia Boussouira, finisher de son premier dans la capitale allemande, deux heures plus tôt, en 4h10.

50e marathon

«Je n’ai même pas de douleurs musculaires. J’aurai dû aller plus vite…», confie cette maman de trois enfants et de nombreux petits-enfants, qui a terminé la course en 6h11, sixième de sa catégorie d’âge. Ce 25 septembre, elle a peut-être disputé son dernier marathon et bouclé une sacrée aventure débutée en 1984. «C’est le marathon, qui m’a incité à faire de la course à pied, sur le tard, à 43 ans», rappelle l’ancienne traductrice, originaire d’Achern, dans le Bade-Wurtemberg. «En lisant un article sur le marathon de New-York, j’avais eu le déclic. Parcourir 42,195 km, c’est l’expression authentique de la victoire sur soi-même, et pour une fois, pas sur les autres. On acquiert la certitude que le courage peut renverser les limites fixées par la nature», confirme l’Eaubonnaise, qui avait fini le marathon de New-York à 60 ans et le 100 km de Millau à 70 ans.

Berlin, 30 ans après

«Récemment, j’avais encore terminé les marathons de Barcelone et d’Athènes en 2015 et celui de Paris en avril dernier. Mais Berlin a une saveur particulière. J’y avais réalisé le meilleur chrono de ma carrière (3h48) il y a 30 ans. En 1986, l’épreuve était bien différente. À cause du Mur, on ne passait que dans la partie Ouest. Il n’y avait pas de puce, pas de tapis. Et j’avais été la dernière à partir. Ça avait été extraordinaire, car sur le parcours, toutes les églises étaient ouvertes et les cloches sonnaient», se souvient-elle. De tous ses marathons, Barbara garde autant en mémoire les chronos que les rencontres, les ambiances chaleureuses et solidaires. Le secret de sa longévité. Julien BIGORNE

 

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L’Eaubonnaise Barbara Humbert et la Gratiennoise Samia Boussouira.