Mondiaux à Chelyabinsk : Milous n’est pas tintin

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Vainqueur du vice-champion du monde 2013 Dashdavaa Amartuvshin, Sofiane Milous était bien parti pour décrocher une médaille aux Mondiaux de Chelyabinsk. Sa fin de combat contre Papinashvili en quart de finale en décidera autrement. Mais après ses non-sélections au Mondial de Rio et à l’Euro de Montpellier, le pensionnaire du Judo Club Escales Argenteuil (JCEA) a définitivement prouvé qu’il avait sa place en équipe de France. Photo : IJF Media / Gabriela Sabau.  

 

Ce matin, Sofiane Milous a été le premier Français à entrer dans l’arène aux Championnats du monde en Russie. Sur son visage se lisait la motivation incandescente d’un lion trop longtemps resté en cage. Depuis deux ans et sa cinquième place aux Jeux Olympiques de Londres, le pensionnaire du Judo Club Escales Argenteuil (JCEA) a multiplié les coups durs entre blessures et non-sélections (injustifié aux Mondiaux 2013 et controversé à l’Euro 2014). D’ailleurs, pour être présent à ce nouveau grand rendez-vous, il a dû puiser dans son mental de guerrier.

Sentiment de revanche

Sans ses médailles de bronze au Grand Slam de Bakou le 5 mai et au Grand Prix de Budapest le 22 juin, la Fédération aurait pu lui préférer le champion de France Vincent Limare ou le vainqueur du tournoi de Casablanca, Adrien Raymond. «Cette année, j’ai battu des références de ma catégorie (-60kg) qui est très dense. J’ai prouvé, sur le tatami, que je méritais cette sélection. C’est une belle revanche…Ce qui est beau, c’est se faire oublier et revenir tout en haut. Désormais, j’ai la chance d’atteindre mon rêve», confiait-il, récemment.

Victoire sur le vice-champion du monde

Dans la Traktor Ice Arena à Chelyabinsk, il a longtemps caressé l’espoir d’être champion du monde après son titre européen en 2010. Pourtant, dès le premier combat, un ‘‘os’’ se dressait sur son chemin vers l’or : le Mongol Dashdavaa Amartuvshin, vice-champion du monde 2013. D’abord mené yuko, le protégé d’Ahcène Goudjil a réussi à égaliser sur un sumi-gaeshi de dernière minute puis à faire plier son rival au golden score sur un humiliant hansokumake suite à une quatrième pénalité (shido). Une disqualification, implacable, que subiront ses deux adversaires suivants, le Kazakh Abdulaziz Albashi et le Monégasque Yann Siccardi.

Septième en -60kg

L’Argenteuillais se retrouvait en quart de finale, à portée d’une médaille. Les deux superbes premières minutes de son combat face au Géorgien Amiran Papinashvili le rapprochaient un peu plus du summum de sa carrière. Un seoi inversé et un o-uchi face au champion d’Europe 2013 lui offraient un net avantage (waza-ari et yuko). Malheureusement, son rival parviendra à revenir puis à s’imposer par ippon au sol au terme d’un combat d’une rare intensité. Le rêve est passé pour le Valdoisien…Comme aux J.O où il était passé à sept secondes d’une demi-finale. En repêchage, il se fera contrer par le Kazakh Aibek Imashev et s’inclinera par ippon sur un o-uchi-gari. Septième, ce n’est certes pas le titre. Mais ce Milous-là n’est pas tintin. Il a définitivement prouvé qu’il avait sa place en équipe de France. Et ça, c’est déjà une victoire. Julien BIGORNE

 

Les résultats en -60kg :

1. Boldbaatar Ganbat (Mongolie) ; 2. Beslan Mudranov (Russie) ; 3. Amiran Papinashvili (Géorgie) et Naohisa Takato (Japon) ; 5. Artiom Arshanski (Israël) et Aibek Imashev (Kazakhstan) ; 7. In Hyuk Choi (Corée du Sud) et Sofiane Milous (JC Escales Argenteuil / France).