Mondiaux combat à Brême : la consécration de Rolle

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Champion du monde en -67kg, le Sarcellois William Rolle met un terme à sa carrière en remportant le seul titre qui manquait à son palmarès.

 

William Rolle fait partie des sportifs qui ont le privilège de se retirer au sommet de leur gloire. À 28 ans, le karatéka de l’Association Amicale et Sportive Sarcelles (Aass) a mis fin à sa splendide carrière en combat en devenant champion du monde en -67kg, le 8 novembre à Brême en Allemagne. En finale, le protégé de Daniel de Barros et d’Olivier Beaudry a pensé aux dernières paroles du héros de son film préféré, ‘‘Le territoire des loups’’. «C’était ‘‘Une dernière fois dans l’arène, le dernier combat de ma vie’’. Si j’ai mis entre parenthèses pendant quelques mois mon activité de kinésithérapeute, c’était pour décrocher le seul titre qui manquait encore à mon palmarès. J’ai été deux fois champion d’Europe, mais je n’étais encore jamais parvenu à être sacré aux Mondiaux. Mes médailles de bronze en 2008 et en 2012 laissaient même un sentiment d’inachevé. Je suis fier d’avoir comblé ce manque», explique le Sarcellois, irréprochable durant sa dernière compétition.

Sans faute

Écarté pendant plusieurs mois de l’équipe de France en raison d’une incompréhension avec le directeur technique national, le Valdoisien aurait pu laisser craindre un manque de souffle ou de repères, une crispation ou de l’usure. C’est au contraire un combattant sûr de force, technicien hors norme et fin tacticien qui a balayé la concurrence. Le champion d’Europe Jordan Thomas (6-0), Hiroto Shinohara, vainqueur de l’Open d’Okinawa (5-0), Rabii Jendoubi (10-0), Stefan Joksic (5-3) et Figueira Vinicius Rezende, médaillé de bronze des Championnats sud-américains (5-0) ont été soufflés par ses ura-mawashi dévastateurs. Une belle série qui lui a offert une finale contre l’Égyptien Magdy Hanafy, champion en titre. «C’est l’adversaire à rencontrer. À Paris en 2012, il m’avait battu en demi-finale. Je me devais de laver cet affront», explique le Sarcellois, qui s’est offert un happy end grâce à un coup de pied circulaire réussi à quinze secondes de la fin pour un succès 4-2. Son titre a permis à la France de finir sur le trio de tête des nations. Une fierté supplémentaire. Julien BIGORNE