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Championne de France espoir pour la seconde fois, Perrine Clauzel (au centre) participera à l’épreuve olympique de Vtt, le 20 août, aux côtés de Pauline Ferrand-Prévot.

VTT (cross-country) – club : Team Bh-Sr Suntour-Kmc

Son programme à Rio : samedi 20 août à 17h30.

Principales adversaires : Pauline Ferrand-Prévot (France, championne du monde 2015), Annika Langvad (Norvège, championne du monde 2016), Léa Davison (Etats-Unis, 2^e des Mondiaux 2016), Emily Batty (Canada, 3^e des Mondiaux 2016), Sabine Spitz (Allemagne, vice-championne olympique 2012), Daniela Campuzano (porte-drapeau du Mexique), Jolanda Neff (vice-championne d’Europe 2015), Maja Włoszczowska (championne du monde 2010 et championne d’Europe 2009).

Membre de l’équipe de France. Première participation aux Jeux olympiques.

La bonne nouvelle est tombée le 6 juin dernier. Perrine Clauzel, 22 ans, sociétaire du Team domontois Bh-Sr Suntour-Kmc, était sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Vtt cross-country au Deodoro X-Park de Rio. Comme ses coéquipiers Maxime Marotte et Victor Koretzsky. «Je suis super contente, c’est un soulagement. Ça faisait une semaine que j’attendais la sélection…On n’est jamais sûr de ce qui peut se passer. Je me posais beaucoup de questions. J’ai encore du mal à réaliser, je suis jeune», déclare alors la native de Colmar, qui a su saisir sa chance, en terminant première Française lors de ses quatre sorties en Coupe du monde (14^e à Cairns, 29^e à Lenzerheide, 28^e à Albstadt et 22^e à La Bresse).

Quatre fois meilleure Française en Coupe du monde

«Si on m’avait dit ça au mois de janvier, je n’y aurais pas cru une seconde», avoue-t-elle. «Face à Pauline Ferrand-Prévot (championne du monde) et Julie Bresset (championne olympique), mes chances étaient minces. Mais j’ai profité d’un contexte. Pauline a souffert d’allergies et d’une sciatique et Julie a contracté une mononucléose. Et pour ma part, je me suis arrachée comme jamais, j’ai souvent pris les bonnes options en course et réussit de belles remontées», explique le petit bout de femme d’1m55 pour 46 kg, préférée à la championne olympique Julie Bresset (contrainte à l’abandon à La Bresse en Coupe du monde).

Surclassée en élite

La prometteuse vététiste a le sentiment de vivre un conte de fée. «Pour pouvoir prétendre à faire les Jeux Olympiques, il fallait que je demande à être surclassée en catégorie Élites, explique celle qui, de par son âge, émarge encore chez les Espoirs (- 23 ans). Au classement général de la Coupe du monde Espoirs en 2015, j’étais 11^e. Mais en enlevant les pilotes qui passaient en Élites l’année suivante, j’étais 5^e. C’est ce classement qui m’a permis de formuler ma demande de surclassement. Avec mon coach, on s’est dit qu’il n’y avait rien à perdre. Le but n’était pas de gagner une manche de Coupe du monde, ni même de viser un top 10, juste de terminer première Française autant de fois que possible. Et ça a marché…», raconte la pensionnaire du Pôle France de Besançon.

Soutien d’un Team valdoisien

Sa sélection est une fierté pour son Team valdoisien, qui l’a aidé à progresser depuis quatre ans. Créée en 1998 par Michel Hutsebaut (petit-fils de Pierre Hutsebaut, le fondateur de l’Us Domont en 1925), cette équipe est une référence du Vtt, devenue n°1 mondial au classement Uci. Sa spécificité est de faire confiance aux jeunes et de les amener au niveau international. Dans cette optique, le Domontois Michel Hutsebaut peut compter sur une équipe de Valdoisiens confirmés, comme son adjoint Pierre Lebreton (vainqueur du Tour de Guadeloupe 2013 et médecin diplômé) ou ses mécaniciens Christophe Chambard (concepteur de matériel) et Eddy Le Clainche (membre du staff français aux Jo 2012 où il fut responsable du vélo de Julie Bresset et Pauline Ferrand-Prévot). Le manager a aussi réussi le tour de force de réunir trois sponsors phares du ‘‘milieu’’ : BH (le célèbre et centenaire fabricant de cycles), SR Suntour (géant taiwanais des suspensions) et Kmc (leader mondial de la chaîne de vélo). Perrine Clauzel a ainsi bénéficié de cette structure associant ‘‘travail, passion et fidélité’’ pour évoluer dans de bonnes conditions.

Championne d’Europe espoir en 2015

La jeune Alsacienne commence à percer chez les espoirs dès 2014 en terminant seconde d’une manche de Coupe du monde, en Afrique du Sud. Mais c’est en juillet 2015, en l’espace d’une semaine qu’elle prend une autre dimension : championne de France espoirs, vice-championne de France élite et championne d’Europe espoirs. Ce dernier titre marque tout particulièrement les esprits. Dans le massif des Dolomites, le terrain, alourdi par des orages, est très boueux. Perrine prend les commandes dès le départ, lâche la favorite Monika Zur dès le premier tour et s’impose avec 1’42 d’avance. Un récital.

Combativité appréciée

Mais sa combativité face à des rivales plus expérimentées séduit aussi. Lors de la dernière manche de Coupe du monde élite 2016 à La Bresse, achevée à la 22^e place, en particulier. «J’étais vraiment très bien dans la descente. Il y avait un public fou et j’ai adoré. J’ai aussi réussi à battre la Belge Githa Michiels (5^e de la Coupe d’Europe 2014) grâce à une belle remontée en fin de course», savoure la vététiste, qui est un modèle pour sa jeune sœur Hélène (championne de France junior de cyclo-cross). Avant de s’envoler pour Rio, la sociétaire du Team Bh-Sr Suntour-Kmc a terminé à la 10^e place de la course d’Hadleigh Park, à Londres. Encourageant.

Texte : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr ; photos : © www.bhbikes.com

Bio express de Perrine Clauzel

Née le 5 avril 1994 (22 ans). Vététiste française, licenciée au Team BH-SR Suntour-Kmc.

– Ville de résidence : Eguisheim. Pensionnaire du Pôle France de Besançon. Découverte au VC Sainte-Croix-en-Plaine.

– Palmarès en élite : Plusieurs accessits en coupe du monde 2016 (14^e à Caims, 28^e à Albstadt et 22^e à La Bresse) ; vice-championne de France 2015

– Palmarès en espoirs : 9^e des Mondiaux 2016 ; 7^e de la Coupe du Monde 2014 ; championne d’Europe 2015 ; championne de France 2015 et 2016 (2^e en 2013, 3^e en 2014) ; lauréate de la Coupe de France 2013.

Synthèse réalisée par Julien BIGORNE

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