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L’athlète Kevin Menaldo (EFCVO) est l’un des outsiders du concours du saut à la perche masculin. Photo : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

Athlétisme (saut à la perche) – club : EFCVO

Programme à Rio : dimanche 14 août à 1h20 (qualifications) et mardi 16 août à 1h35 (finale).

Principaux adversaires : Renaud Lavillenie (France, champion olympique et recordman du monde en titre), Sam Kendricks (Etats-Unis, vice-champion du monde indoor 2016), Shawn Barber (Canada, champion du monde 2015), Raphaël Holzdeppe (Allemagne, champion du monde 2013), Robert Sobera (Pologne, champion d’Europe 2016)

Membre de l’équipe de France. Première participation aux Jeux olympiques.

«C’est un garçon casse-cou qui n’a peur de rien». Il y a cinq ans, Thierry Vigneron (médaillé olympique du saut à la perche en 1984) avait déjà bien résumé son protégé d’alors, Kevin Menaldo. L’athlète de l’Entente Franconville Césame Val-d’Oise (EFCVO) est devenu, depuis 2014, une valeur sûre du saut à la perche, présent dans tous les grands rendez-vous internationaux. Médaillé de bronze de l’Euro de Zurich en 2014 puis sixième des Mondiaux 2015 à Pékin, le pensionnaire de l’Insep participera à Rio à ses premiers Jeux Olympiques. Il entrera en piste le 14 août puis visera une médaille le 16 août dans une discipline phare de l’athlétisme français, bercée par les titres olympiques de Pierre Quinion (1984), Jean Galfione (1996) et Renaud Lavillenie (2012).

Fan de Romain Mesnil et protégé de Thierry Vigneron

Fils d’un hurdler-décathlonien du club de Pessac en Gironde, Kevin Menaldo a débuté le saut à la perche, à 14 ans. Une passion née de son admiration pour Romain Mesnil (vice-champion du monde en 2007) et de sa volonté de dépasser ses peurs, ses limites et d’avoir l’impression de voler. Grâce à son côté ‘‘fou-fou’’ et à sa grande capacité de travail, le jeune talent n’a pas tardé à performer. Fin 2009, sa victoire aux ‘‘Gymnasiades’’ de Doha (Championnats du monde scolaires) avec un record à 5m05 lance véritablement sa carrière.

Après un passage à Clermont dans le groupe de Renaud Lavillenie en 2009-2010, le sauteur arborant un large tatouage tribal sur l’épaule intègre l’Insep, suit des études de Dj et est coaché par Gérald Baudouin. Le perchiste participe dès 2011 aux conquêtes des titres de champion de France élite Interclubs de l’EFCVO puis ‘‘explose’’ à l’hiver 2014, en améliorant son record personnel de 15 cm (5m75 à Aubière et à Rouen).

Explosion à l’hiver 2014

À 21 ans, il rivalise avec Renaud Lavillenie (qui franchissait 5m70 au même âge), menace à plusieurs reprises le record de France espoirs de Jean Galfione, devient champion de France espoirs et élites et participe à la finale des Mondiaux indoor de Sopot. Une étoile est née. «Ces grosses barres, je les attendais et les espérais. En décembre, j’ai réalisé de gros sauts lors d’un stage national à la Réunion. Ça m’a donné confiance», explique-t-il, à l’époque. L’été sera une confirmation.

Médaille de bronze à l’Euro de Zurich

Troisième à Zurich, le perchiste de talent est le troisième athlète valdoisien (masculin) à monter sur le podium des Championnats d’Europe, après Stéphane Diagana (2^e sur 4x400m et 3^e sur 400m haies en 1994 puis vainqueur sur 400m haies en 2002) et Mickaël Hanany (3^e à la hauteur en 2012). «Pendant cette finale, je n’avais eu qu’une appréhension après mon premier essai raté à 5m60. Ensuite, ça n’avait été que du plaisir. J’avais changé de perche et je m’étais vite ressaisi. À 5m75, il y avait eu deux essais où j’étais vraiment au-dessus et où je retombe de pas grand-chose sur la barre. Désormais, j’ai arrêté de regarder. Je suis devenu acteur et non plus spectateur de mon concours», note le protégé de Gérald Baudouin. «Je ne me suis jamais posé la question des places durant cette finale pour me focaliser sur les barres à franchir. Ce n’est que lorsqu’on m’a donné le drapeau tricolore que j’ai réalisé que j’étais médaillé. Être sur le podium avec Renaud (Lavillenie), c’est comme être sur la boîte avec Bubka. Le plaisir de se retrouver aux côtés du recordman du monde dans un grand Championnat n’arrive pas tous les jours», confie-t-il.

Le  »kiff » des Mondiaux 2015

Un an plus tard, le 24 août 2015, le scénario a changé. Le Valdoisien termine sixième des Mondiaux, mais c’est lui, le «Zébulon», qui menace d’éjecter Renaud Lavillenie du podium. Pourtant, victime d’une gamelle à l’entraînement trois semaines plus tôt, il n’est que l’ombre de lui-même en arrivant dans le ‘‘Nid d’Oiseau’’ de Pékin. Blessé et en plein doute, il parvient à échapper à l’élimination en qualification. Puis son tempérament de battant et les bons offices du staff médical de l’équipe de France le métamorphose en finale. 5m65 au premier essai, 5m80 à sa troisième tentative.

À son troisième essai à 5m90, les 50 000 spectateurs retiennent leur souffle. Course d’élan rapide, présenté et piqué de grande classe. Le Valdoisien est au-dessus de l’obstacle, mais le touche du genou en retombant. «Ce jour-là, j’ai pris un plaisir énorme. Je suis passé à quelques centimètres du titre de vice-champion du monde et j’ai bagarré jusqu’à la fin pour le podium. C’était génial !», confie l’athlète, dès lors fortement pressenti pour une sélection aux Jeux Olympiques de Rio.

Retour réussi aux France élites 2016

Tout débute bien durant l’hiver dernier, avec un saut à 5m77 à Rouen, qui le qualifie pour les Mondiaux de Portland. Mais une blessure à l’ischio droit l’empêche de participer à ce grand rendez-vous et retarde sa préparation pour la saison estivale. Il doit encore renoncer aux Championnats de France Interclubs et la situation se complique lorsque Renaud et Valentin Lavillenie, Stanley Joseph et Axel Chapelle réalisent les minima européens (correspondant au minima olympique pour trois d’entre eux). Le Valdoisien n’a plus le choix et est contraint de monter sur le podium des Championnats de France élites et de réaliser le minima olympique (5m75) pour poursuivre sa route vers les Jeux. Exploits réussis le 26 juin à Angers avec un titre de vice-champion de France avec 5m80.

La performance lui permet d’être sélectionné pour l’Euro d’Amsterdam. Mais dans des conditions extrêmement venteuses, le sociétaire de l’Efcvo échoue trois fois à 5m50 et, comme Renaud Lavillenie, sort de la finale avec un ‘‘zéro’’. Un épiphénomène au vu de sa santé retrouvée. Il le confirme le 22 juillet, lors du Meeting Diamond League de Londres, en s’emparant de la troisième place avec 5m75 derrière Renaud Lavillenie (5m90) et l’Américain Sam Hendricks (5m83). Après une dernière phase de préparation à Tignes et à Saint-Malo, Kevin Menaldo est parti confiant pour sa première aventure olympique.

Texte et photos : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr        

Bio express de Kevin Menaldo

Né le 12 juillet 1992 (24 ans). Athlète français spécialiste du saut à la perche, licencié à l’Entente Franconville Césame Val-d’Oise (EFCVO) depuis 2011.

– Originaire de Pessac / réside à Paris. Entraîné par Gérald Baudouin à l’INSEP. Son premier entraîneur, au club de Pessac, était Thierry Vigneron (l’ancien recordman du monde du saut à la perche).

– Palmarès en élite : 6^e des Mondiaux 2015 (11^e des Mondiaux indoor en 2014) ; 3^e de l’Euro 2014 ; champion de France en salle en 2014 (vice-champion de France en plein air en 2015 et 2016).

– Palmarès chez les jeunes : vainqueur des Mondiaux scolaires 2009 ; 7^e des Mondiaux cadets 2009 ; vice-champion d’Europe junior 2011 ; champion de France indoor (en junior en 2010 et en espoir en 2014).

– Records personnels : 5m81 en plein air et 5m77 en salle.

Synthèse réalisée par Julien BIGORNE

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