Valdoisiens aux Jo (9/20) : Clarisse Agbegnenou

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Championne du monde en 2014, deux fois championne d’Europe et trois fois championne de France 1ère division, Clarisse Agbegnenou (Jc Escales Argenteuil) brigue le seul titre qui manque à son palmarès : l’or olympique. Photo : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Judo (-63kg F) – club : Jc Escales Argenteuil

Programme à Rio : mardi 9 août à 15h (1er tour), à 16h08 (8e de finale), à 16h40 (quart de finale), à 21h00 (demi-finale), à 21h30 (finale)

Principales rivales : Tina Trstenjak (Slovénie, n°1 mondiale, championne du monde 2015 et championne d’Europe 2016), Martina Trajdos (Allemagne, lauréate de l’Euro 2015), Miku Tashiro (Japon, championne du monde par équipes 2015), Anicka Van Emden (Pays-Bas, 3e des Mondiaux 2013), Kathrin Unterwurzacher (Autriche, vice-championne d’Europe 2016).

Membre de l’équipe de France. Première participation aux Jeux olympiques.

 

L’heure de la ‘‘der des ders’’ est venue. Le 9 août, Clarisse Agbegnenou a l’occasion de décrocher le dernier titre qui manque encore à son palmarès en -63kg : la médaille d’or olympique. La protégée d’Ahcène Goudjil, qui disputera à Rio sa dernière compétition sous les couleurs du Jc Escales Argenteuil (Jcea) avant de rejoindre l’équipe championne d’Europe du Rc Champigny, est plus motivée que jamais. «À 23 ans, j’ai déjà réussi à décrocher trois titres mondiaux, quatre sacres européens, cinq succès au Grand Slam de Paris et trois victoires aux France 1ère division. Même si c’est ma première participation aux Jeux, je sais que j’ai les capacités pour gagner la médaille d’or. Je l’ai prouvé ces dernières années. Je ne me mets pas au-dessus des autres mais je sais ce que je veux», a confié la Valdoisienne, qui rêve de succéder à Séverine Vandenhende, dernière Française sacrée championne olympique dans sa catégorie (en 2000 à Sydney).

L’aboutissement d’un rêve

Son coach Ahcène Goudjil perçoit son retour à Rio comme un bon présage et l’aboutissement d’un rêve. «En août 2013, Clarisse y avait décroché ses premières médailles mondiales», rappelle-t-il. «Quand on a créé le club en 1997, on voulait juste permettre à un grand nombre d’Argenteuillais de pratiquer le judo. Car c’est un sport éducatif avec de belles valeurs. Alors, les Jeux que nous avions déjà vécu à Londres avec Sofiane Milous (5e en 2012 en -60kg), c’est vraiment la consécration. Avec un titre de Clarisse, la boucle serait bouclée», explique l’entraîneur argenteuillais, qui coache la «Teddy Riner au féminin» depuis sept ans et la considère un peu comme sa fille adoptive. «Je lui dois une partie de ma réussite. C’est un second papa…Il s’investit tous les jours à 110% pour moi, alors qu’il a trois enfants et de nombreux judokas à entraîner. Ses conseils et ses préparations m’ont toujours été bénéfiques», loue pour sa part la championne, venue au judo à l’âge de 9 ans.

Phénomène de précocité

«Je pratiquais alors l’athlétisme et la danse. Mais, malgré ces activités, mon énergie restait débordante et il fallait la canaliser. Sur le conseil de ma directrice d’école, Madame Jamelot, je me suis alors inscrite à l’Am Asnières. L’art martial fondé par Jigoro Kano m’a tout de suite plu et j’ai atteint le niveau national chez les cadettes», raconte-t-elle. En 2009, elle rejoint l’Escales Argenteuil sur une proposition de Lucie Perrot, son ancienne camarade de classe puis colocataire du Pôle France d’Orléans, qui vient d’être vice-championne du monde junior. L’ascension fulgurante peut débuter.

Championne du monde 2014 et invaincue durant 38 combats

Comme le pongiste Tristan Flore ou l’athlète Guy-Elphège Anouman, ‘‘Gnougnou’’ est perçue comme un phénomène de précocité. À seulement 17 ans, elle devient championne de France 1ère division, en battant Anne-Laure Poli et Virginie Henry (lauréate en 2007). Un titre qui ne doit rien au hasard et conservé l’année suivante. Remplaçante de Gévrise Émane aux Jo de Londres en 2012, elle supplante sa rivale dès 2013 et la contraint à s’orienter vers les -70kg. Cette année-là, seule l’Israélienne Yarden Gerbi vient la priver du titre mondial, sur une immobilisation à la limite du réglementaire. Mais l’Argenteuillaise retiendra la leçon, en prenant sa revanche en 2014. Mieux encore, elle restera invaincue durant 38 combats, entre février 2014 et mai 2015 et ne fera jamais moins bien que médaillée de bronze en compétition internationale. Ces trois dernières années, seules l’Allemande Martyna Trajdos (lauréate de l’Euro de Bakou en 2015) et la Slovène Tina Trstenjak (n°1 mondiale, championne du monde 2015 et championne d’Europe 2016) l’ont vaincue.

Trstenjak en ligne de mire

La sociétaire du Jcea pourrait bien retrouver l’une ou l’autre en finale des Jeux de Rio. Mais auparavant, la Valdoisienne devra sans doute affronter en huitièmes la Turque Busra Katipoglu (vice-championne d’Europe universitaire 2015), en quarts la Hollandaise Anicka Van Emden (3e des Mondiaux 2013 et 3e de l’Euro 2016) et en demies la Japonaise Miku Tashiro (championne du monde par équipe en 2015) ou l’Autrichienne Kathrin Unterwurzacher (vice-championne d’Europe 2016). Pour monter sur la plus haute marche du podium, elle pourra s’appuyer sur un mental aussi exceptionnel que ses capacités physiques. Et quelques-unes de ses techniques favorites, comme le ‘‘haraï-makikomi’’  (fauchage de hanche, enroulement suivie d’une chute avant avec l’adversaire), le ‘‘ura-nage’’ (mouvement en arrière) ou le ‘‘o-soto-gari’’ (grand fauchage extérieur).

Texte et photos : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

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Bio express de Clarisse Agbegnenou

Née le 25 octobre 1992 (23 ans). Judokate française des -63kg, licenciée au Jc Escales Argenteuil depuis 2009. N°2 mondiale à la ranking de sa catégorie.

Palmarès en élite -63kg : Championne du monde 2014 (2e en 2013 et 2015) ; championne d’Europe 2013 et 2014 (3e en 2015) ; championne de France 1ère division 2009, 2010 et 2012

Palmarès par équipe : championne du monde 2011 et 2014 (3e en 2013) ; championne d’Europe 2014 et 2015 (2e en 2012 et 2013) ; 7e de l’Euro des clubs 2014 ; 3e aux Championnats de France 1ère division 2014 et 2015

Palmarès chez les jeunes : 3e des Mondiaux juniors 2011 ; championne d’Europe cadettes 2008 ; championne de France juniors 2009 (2e en 2011) ; championne de France Unss 2008 ; vice-championne de France cadettes 2008

Anecdotes : En 2014, Clarisse Agbegnenou a été la première sportive championne du monde, originaire du Togo. «D’une certaine façon, ses racines togolaises sont celles du sport. Je pratiquais moi-même plusieurs disciplines à Badou, tandis que sa maman (Pauline), originaire d’Atakpame, a pratiqué le hand, le volley et le basket à bon niveau», expliqua son père Victor Kossikouma.

– Agbegnenou signifie littéralement ‘‘la vie est quelque chose’’. Sous-entendu, la vie, précieuse, doit être vécue à fond à chaque instant. C’est une sorte de carpe diem que Clarisse respecte et porte très haut.

Forces : ‘‘sa capacité à se remettre très vite de ses blessures’’ (Lucie Perrot) ; ‘‘un mental aussi exceptionnel que ses capacités physiques’’ (Nordine Goudjil) ; ‘‘c’est un modèle. Elle vient même encourager les jeunes du club lors de leurs compétitions (Ahcène Goudjil).

Sa grande rivale : la Slovène Tina Trstenjak. Clarisse a remporté leurs trois premières confrontations en 2014, à l’occasion de l’Euro individuel et par équipe de Montpellier puis aux Mondiaux de Chelyabinsk. Mais elle s’est ensuite inclinée à deux reprises en 2015, lors du Grand Prix de Zagreb et en finale des Mondiaux d’Astana.

Synthèse réalisée par Julien BIGORNE