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Médaillée d’argent en -63kg, Clarisse Agbegnenou a été la cinquième féminine du Val-d’Oise à monter sur un podium olympique, depuis l’escrimeuse Valérie Barlois en 1996. Photo : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

Les belles destinées ne tiennent parfois qu’à un fil. Si Clarisse Agbegnenou n’avait pas suivi le conseil de Madame Jamelot, sa directrice d’école à Asnières, la judokate serait passée à côté de son sport, de sa passion et de sa vie. Et si Lucie Perrot, sa colocataire du Pôle d’Orléans, alors fraîche vice-championne du monde junior, ne lui avait pas proposé de rejoindre le Judo Club Escales Argenteuil (Jcea) en 2009, ‘‘Gnougnou’’ aurait peut-être manqué ses plus beaux succès internationaux.

«Auparavant, je pratiquais l’athlétisme et la danse. Mais malgré ces activités, mon énergie restait débordante et il fallait la canaliser. C’est la raison pour laquelle on m’a proposé le judo. Ça m’a tout de suite plu et j’ai voulu continuer à le pratiquer, même lorsque mes parents ne pouvaient plus venir me chercher à l’entraînement», raconte la judokate. «Ensuite, à l’âge de 18 ans, j’ai eu la chance de rencontrer Ahcène Goudjil. Je lui dois une partie de ma réussite. Ça a été un second papa…Il s’est investi tous les jours à 110% pour moi, alors qu’il a trois enfants et de nombreux judokas à entraîner. Ses conseils et ses préparations m’ont toujours été bénéfiques», loue la ‘‘Teddy Riner au féminin’’.

Missions olympiques

Ce 9 août, tous ses amis, ses proches et les amoureux du judo étaient devant leur poste de télé et dans les tribunes de la Carioca Arena de Rio pour suivre sa première participation aux Jo, à 23 ans. En missions, la sociétaire du Jcea était en quête du seul titre individuel manquant à son palmarès en -63 kg : la médaille d’or olympique. Elle se devait aussi de réveiller l’équipe de France de judo, encore sonnée par les désillusions de Priscilla Gneto et d’Automne Pavia et affichant un zéro pointé après trois jours de compétitions. Après ses trois titres nationaux, ses deux sacres européens, son couronnement aux Mondiaux 2014 et une invincibilité de 38 combats entre février 2014 et mai 2015, la protégée d’Ahcène Goudjil était très attendue. Elle n’aura pas déçue, même si l’issue lui laisse un peu de déception.

Surprise par Trstenjak

La Valdoisienne a été la patronne du tatami face à la Turque Batipoglu, la Hollandaise Van Emden et la Japonaise Tashiro. Mais en finale, ‘‘Gnougnou’’ a buté sur la Slovène Tina Trstenjak, la n°1 mondial, championne d’Europe et du monde en titre. Son adversaire l’avait déjà battue en finale du Grand Prix de Zagreb et des Mondiaux d’Astana en 2015. Mais après 1’15 de rondori, la Valdoisienne a vraiment cru trouver l’ouverture sur un kosotogaké. Mais sa rivale contra et lui infligea un ippon. À Rio, Clarisse ne sera donc pas l’héritière de Séverine Vandenhende, dernière Française championne olympique dans sa catégorie (en 2000). Mais à Tokyo, dans quatre ans, on en reparlera certainement. En attendant, en devenant vice-championne olympique, elle a déjà fait mieux que ses glorieuses aînées Lucie Decosse et Gévrise Emane (respectivement 3^e en 2008 et en 2012).

Fierté de l’Escales Argenteuil

«J’aurai préféré l’or, c’est sûr. Mais une médaille d’argent aux Jo, ça reste vraiment beau. En finale, je n’ai pas été assez patiente. J’aurais dû laisser un peu le temps couler, la fatigue arriver. Mais j’ai vu une brèche et j’ai cru à tort que ça allait passer», explique l’Argenteuillaise, qui est la cinquième sportive féminine du Val-d’Oise à monter sur un podium olympique. Au Brésil, elle portait pour la dernière fois les couleurs du Judo Club Escales Argenteuil (Jcea) avant de rejoindre l’équipe championne d’Europe du Rc Champigny. «Avec Clarisse, la boucle est bouclée. Lorsque j’ai créé l’Escales avec mon frère en 1997, on voulait juste permettre à un grand nombre d’Argenteuillais de pratiquer le judo. Car c’est un sport éducatif avec de belles valeurs. Nous n’imaginions pas que près de 20 ans après, l’une de nos licenciées serait médaillée olympique», savoure son coach Ahcène Goudjil.

Texte et photos : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

Clarisse Agbegnenou (au centre) peut fêter sa médaille d’argent olympique avec ses amies Julie Gaudel, Morgane Arthuis et Chloé Bourhis.

Le 15e podium du Val-d’Oise aux Jo

Hommes

– Philippe Boisse (escrime / épée, 1^er par équipe en 1980 puis 1^er en individuel et 2^e par équipe en 1984) ; Philippe Couprie et Mustapha Badid (Handisport / Athlétisme – 4x400m en fauteuil, 1^er en 1996) ; Jean-Michel Monin (Cyclisme / poursuite par équipe, 1^er en 1996) ; Miguel Martinez (Vtt, 3^e en 1996 et 1^er en 2000) ; Erik Boisse (escrime / épée, 1^er par équipe en 2004) ; John Saccomandi (Handisport / cyclisme tandem, 3^e en 2008)

Femmes

– Valérie Barlois (escrime / épée, 1^re par équipe et 2^e en individuel en 1996) ; Sophie Dodemont (tir à l’arc, 3^e par équipe en 2008) ; Julie Bresset (Vtt, 1^ère en 2012) et Habiba Ghribi (Athlétisme / 3 000m steeple, 1^re en 2012) ; Clarisse Agbegnenou (Judo / -63kg, 2^e en 2016)

Synthèse réalisée par Julien BIGORNE

En 2013, Clarisse Agbegnenou avait décroché sa première médaille mondiale (également d’argent) à Rio de Janeiro. Un exploit qui valait bien un gros bisous de son papa Victor et sa maman Pauline. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

Le réveil français

Bloquée à 1 médaille d’argent et à une 27e place après trois jours de compétition, la France a réagi ce mardi 9 août. Exemplaires, le cavalier Astier Nicolas a décroché la médaille d’argent en individuel et le titre olympique par équipe avec Karim-Florent Laghouag, Mathieu Lemoine et Thibaut Valette en Concours complet d’équitation (CCE). Denis Gargaud a succédé à Tony Estanguet en devenant champion olympique en canoë C1. Rentré bredouille de Londres il y a quatre ans, l’escrimeur Gautier Grumier s’est emparé de la médaille de bronze en épée individuel. Enfin, la Valdoisienne Clarisse Agbegnenou a décroché une belle médaille d’argent en -63 kg. L’Argenteuillaise avait également obtenu sa première médaille mondiale, elle aussi d’argent, en 2013 à Rio de Janeiro. A l’époque, cela lui avait valu un gros bisous de son papa Victor et de sa maman Pauline.

Texte et photo : © Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

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