France cadets-juniors en salle : la revanche d’Agasseau

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Laurine Agasseau (Saint-Brice Athlétisme) est vice-championne de France cadettes en salle sur 800m. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Au terme des Championnats de France jeunes en salle à Nantes, Laurine Agasseau a fait partie –  avec Téné Cissé (EFCVO, 1ère cadette au triple saut et à la longueur), Marc-Antoine Saban (EFCVO, 1er cadet sur 200m) et Quentin Mouyabi (EACPA, 2e junior au triple saut) – des quatre Valdoisiens à monter sur le podium en individuel. Vice-championne de France cadettes du 800m derrière Clara Liberman, la protégée d’André Luder est la première Saintbricéenne depuis 1997 à décrocher une médaille nationale.

– Laurine, tu viens de décrocher ta première médaille nationale en devenant vice-championne de France cadettes sur 800m en 2’19. Que représente cette distinction pour toi ?

Laurine Agasseau : C’est d’abord une revanche sur l’an dernier. J’avais disputé mes premiers Championnats de France ici même sur la piste du stade Pierre Quinon de Nantes. Et ça ne s’était pas très bien passé. J’avais 39 de fièvre et une anémie, et je n’avais fini que septième sur 800m. Cet hiver, j’ai essayé d’être plus vigilante.

– Pourtant, l’histoire a failli se répéter. Ton coach André Luder m’a confié que tu étais malade ces derniers jours…

Oui. Avec les cross et les températures basses de ces derniers jours, j’ai ‘‘chopé’’ une rhino-pharyngite. J’ai tardé à aller chez le médecin. Du coup, j’étais encore sous antibiotiques et sous cortisone jusqu’à jeudi. Après, j’ai tout arrêté pour participer quant même à la compétition et ne pas être sous l’effet des produits.

– Dans quel état étais-tu avant d’aborder les séries ?

J’étais un peu diminuée, mais j’ai toujours gardé malgré tout un état d’esprit positif. Je parlais du nez, mais mes poumons et mes bronches fonctionnaient bien. C’était le principal.

– En ayant le meilleur temps des engagées, n’avais-tu pas peur d’être une ‘‘cible’’ et la victime d’une course tactique en série ?

J’avais peur de la série, car je savais que la course serait tactique. J’ai souvent pâti de ce genre de configuration, comme aux Régionaux de cross à Bagneux. Par le passé, j’ai souvent eu le tort de m’épuiser à mener et à être battue dans le sprint final. Cette fois, j’avais décidé de garder la corde et de laisser les filles mener pour ne pas me griller. L’idée était aussi de maintenir mon effort jusqu’au bout.

– Il paraît que tu ne connaissais pas les critères de qualification pour la finale. Est-ce vrai ?

Oui. Pour rester dans ma bulle et ne pas me distraire, je ne connaissais ni le pedigree de mes adversaires ni ces critères de qualification pour la finale. Je ne savais pas que les deux premières de chaque série étaient prises et qu’il y avait aussi des qualifiées au temps. En franchissant la ligne d’arrivée en deuxième position derrière Emma Maurel, j’étais ainsi sans émotions. Ni déçue, ni contente. Après, en consultant les résultats, je me suis dit sur le coup que j’allais devoir me secouer en finale. Des filles avaient couru leur série trois secondes plus vite que moi. Mais je me suis dit que je n’avais pas forcé. Et ça, c’était plutôt bon.

– Quelle était ta stratégie en finale ?

J’ai gardé la même optique qu’en série : garder la corde, ne pas mener et ne pas m’occuper des autres concurrentes. J’étais contente car je me suis réveillée ce dimanche, sans courbatures. Je n’étais plus malade. Cette fois-ci, j’étais au couloir 1, face à la course. Ca s’est plutôt bien passé.

– En première partie de course, des outsiders ont tenté de prendre les choses en main. Est-ce que cette situation t’a surpris ?

Ce schéma de course a surtout surpris Clara Liberman (sa principale rivale, licenciée au Dynamic Aulnay Club), qui a un peu paniqué. C’est la raison pour laquelle elle a accéléré un peu plus tôt que d’habitude. À 300m de l’arrivée, nous étions en ligne et pour garder sa foulée, j’ai dû me décaler au couloir 2. Dans le dernier tour, j’ai accéléré petit à petit. J’ai monté très haut les genoux pour mon petit 1m60. Je pensais juste à aller le plus vite possible, sans penser aux autres filles. Clara était un peu devant. Mais j’ai vu que pour une fois aucune fille ne me remontait à la fin. Le bonheur.

– Selon toi, quels atouts t’ont permis de décrocher cette médaille d’argent et le premier podium national de ton club depuis 19 ans ?

Le mental, c’est certain. J’ai progressé de ce point de vue. Et j’ai aussi pris plus de plaisir. Ma première saison cadette, émaillée de difficultés aux ‘‘France’’ (7e place sur 800m en raison d’une anémie, forfait en cross et 6e place sur 3 000m steeple après avoir longtemps été en mesure de décrocher le podium)  m’a beaucoup appris.

– Es-tu repêchée pour participer aux Championnats de France de cross-country, le 6 mars au Mans ?

Oui, la nouvelle a été confirmée. C’est une joie immense. Cette fois-ci, j’ai vraiment envie d’aller dans la boue. Aux Régionaux de Bagneux, j’étais un peu stressée. Il y avait les mauvais souvenirs de l’an dernier, la pression de finir sur le podium pour la qualification directe aux Championnats de France. Et en plus, la course a été tactique, ce qui n’a pas fait mes affaires. Mais avec les ondes positives de ces ‘‘France indoor’’, j’aborderai les Nationaux dans un autre état d’esprit. Je viserai une place dans les quinze premières. Après, en 4 500m, tout peut arriver !

– On sent que le cross est depuis toujours ta grande passion. Pourquoi ?

Mon premier souvenir de course, c’était dans les labours. Lorsque j’étais en CP, Saint-Brice Athlétisme (SBA) organisait un cross qui opposait mon école (Saint-Exupéry) à celle de Pierre et Marie Curie. J’étais la plus petite de toute les concurrentes. Et pourtant, j’avais gagné la course ! Mon entraîneur m’a repéré ce jour-là. Ma passion pour l’athlétisme est né ce même jour. Mais à cette époque, il n’y avait pas de section baby athlé au club. J’ai attendu un an en essayant d’autres sports. Mais j’étais tellement nulle dans les sports de balle, que je suis vite revenue à ma passion première (rires). Propos recueillis par Julien BIGORNE

 

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Laurine Agasseau (182) participera à ses premiers Championnats de France de cross-country le 6 mars au Mans. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Bio express de Laurine Agasseau

16 ans. Athlète de demi-fond licenciée à Saint-Brice Athlétisme (SBA). Entraînée depuis ses débuts par André Luder.

> Lieu de résidence : Moisselles. En 1ère ES au lycée George Sand de Domont. Filière professionnelle souhaitée : les métiers du design et de l’art.

> Palmarès national en cadettes : vice-championne de France 2016 sur 800m indoor à Nantes (7e en 2015) ; 6e sur 2 000m steeple en 2015 ; 10e sur 3 000m en 2015 ; 2e au bilan national de la saison indoor cadettes 2016 sur 800m avec un chrono de 2’15’’76.

> Grandes victoires : championne interrégionale minime de cross (2013), championne régionale en cross (minimes, 2013 et 2014) et sur 2 000m steeple (cadettes, 2015). Sept fois d’affilée championne du Val-d’Oise (record battu). Sept fois lauréate du cross des Sangliers à Saint-Brice.

> Records : 800m indoor : 2’15’’76 ; 1 500m : 4’48 ; 3 000m : 10’33 ; 2 000m steeple : 7’24.

Synthèse réalisée par Julien BIGORNE

 

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