Mondiaux de Pékin : Menaldo frôle la médaille

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Sixième du concours de la perche, Kevin Menaldo (Efcvo) a frôlé le podium pour ses premiers Mondiaux en élites. Photo : Julien BIGORNE / www.sportspassion95.fr

 

Dans le ‘‘Nid d’Oiseau’’ de Pékin, un aigle a déployé ses ailes au crépuscule. Le 24 août, peu après 21h, le perchiste Kevin Menaldo entamait son troisième envol à 5m90 lors de ses premiers Championnats du monde. L’athlète de l’Entente Franconville Césame Val-d’Oise (Efcvo) avait déjà franchi 5m50 et 5m65 au premier essai puis 5m80 au troisième. Il peut alors, en un seul saut, battre son record de neuf centimètres, gagner le droit de poursuivre le concours avec le Canadien Barber et l’Allemand Holzdeppe et…déboulonner du podium le recordman du monde Renaud Lavillenie. Le scénario est incroyable pour le sauteur de 23 ans, moribond quelques jours plus tôt. Course d’élan rapide, présenté et piqué de grande classe. Les flashs crépitent, le souffle des 50 000 spectateurs du stade chinois devient court. Le Valdoisien est au-dessus de l’obstacle, mais en retombant, il le touche du genou. La barre quitte les taquets. Le rêve s’est envolé. Le vice-champion d’Europe junior 2011 et 3e de l’Euro 2014 ne sera pas médaillé. Mais sa sixième place est tout sauf une contre-performance.

Énorme plaisir

«Aujourd’hui, j’ai pris un plaisir énorme. Je suis passé à quelques centimètres du titre de vice-champion du monde et j’ai bagarré jusqu’à la fin pour le podium. C’était génial !», a confié l’heureux athlète. Deux jours plus tôt, en passant les qualifications en 14e position avec 5m70, le protégé de Gérald Baudoin avait révélé ses récents déboires. «Il y a trois semaines, j’ai pris une grosse gamelle à l’entraînement, à l’Insep. Depuis, je n’arrivais plus à sauter. Trois jours avant le début des Mondiaux, j’ai fait une quarantaine de courses d’élan sans réussir à piquer. J’étais en plein doute lors de cette séance technique. Les autres concurrents me regardaient avec de la pitié», raconte le sociétaire de l’Efcvo.

Mais grâce à son tempérament de battant et à son rétablissement physique grâce aux bons offices du staff médical de l’équipe de France, la finale fut d’un autre accabit. L’admiration avait remplacé la condescendance. Un parfum de victoire. Julien BIGORNE